Le problème des cotations lorsqu’on débute l’alpinisme

Le problème des cotations lorsqu’on débute l’alpinisme

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Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de ma toute première course d’alpinisme, et pourquoi vous ne devriez pas (uniquement) compter sur les cotations d’une course d’alpi ou de ski de rando.

Si jamais tu n’aimes pas la lecture, j’ai fait une vidéo juste ici 😉

Ma première course d’alpinisme

Cette toute première course, c’était la petite Aiguille Verte, dans le massif du Mont Blanc. J’étais (bien) accompagné d’un ami de mon oncle, montagnard aguerri, qui a accepté de m’emmener là-haut. 

La surprise de la cotation

En effet, sur Camptocamp, la petite Aiguille Verte est cotée PD = peu difficile (si vous ne pigez pas un mot de ce que je raconte, petit rappel sur les cotations ici).

Je me suis vite rendu compte, à mes dépends, qu’une cotation PD – lorsque l’on a jamais fait d’alpinisme – ce n’est pas si simple que ça. On est sur un peu plus qu’une gentille rando glaciaire !

Petite Aiguille Verte – Crédit : Arnaud Saint Léger

Les difficultés présentes malgré une cotation “facile”

1. La joie des crevasses

Le plus gros souci avec les crevasses (outre le fait qu’elles peuvent nous aspirer dans les entrailles de la Terre), c’est qu’elles ne sont pas toujours visibles. Il faut donc pratiquer, s’habituer, faire attention, repérer les endroits plus “bleus” ou plus clairs qui pourraient être le signe d’un puits sans fond situé juste en dessous. 

J’ai aussi fait une vidéo sur 5 manières de détecter une crevasse, si jamais ça t’intéresse !

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2. La fameuse rimaye

La deuxième difficulté qui peut se présenter à nous dans une course cotée F ou PD, c’est le passage de la rimaye (=crevasse qui sépare la partie fixe de la partie mobile d’un glacier). Il s’agit d’une crevasse bien particulière, tantôt simple à franchir, tantôt plus complexe.

Et pour un débutant total, ça peut représenter de vraies difficultés. Passer une rimaye pour la première fois peut être assez impressionnant, surtout si elle est bien ouverte… bref, la rimaye est un passage clé qui doit être pris en compte dans la préparation d’une course.

3. L’arête, un obstacle ?

Vous vous dites peut-être : “en quoi une arête est-elle compliquée ? Il suffit d’aller tout droit”. Et bien, d’une part, elle peut être très vertigineuse. L’expression “être sur le fil” prend tout son sens… on peut se retrouver sur un espace très effilé, et très impressionnant. 

A savoir que la difficulté d’une arête est cotée en fonction de sa difficulté d’escalade, et pas en fonction de son côté aérien (puisqu’une arête est, par définition, aérienne). Il n’en sera donc pas tenu compte dans les cotations.

De plus, ce n’est pas forcément aussi simple qu’il y paraît de savoir vers où se diriger quand on est sur le fil… mais on en reparle un peu plus bas !

4. Le problème de l’altitude

N’oubliez pas non plus que vous serez souvent à plus de 3500m et que vous aurez sans doute un sac lourd sur le dos. Ces deux conditions rendent chaque pas infiniment plus compliqué.

Alors même si sur le papier, il n’y a parfois rien de technique (de l’escalade facile dans le II ou dans le III), gardez bien en tête qu’être à califourchon face à un vide de plusieurs centaines de mètres, perché en haute altitude et en étant réveillé depuis 3h du matin, n’offre pas la même aisance qu’un pas d’escalade à deux mètres du sol après une nuit dans son lit. 

5. La lecture de l’itinéraire

Dans une salle d’escalade – par exemple – vous avez des prises de couleur, facilement identifiables. Vous savez où aller. En alpinisme, il n’y pas de balisage… Sur une arête, vous ne savez pas forcément s’il faut être d’un côté ou de l’autre, s’il faut descendre un peu pour trouver une vire, etc… L’itinéraire est donc à travailler avant la sortie.

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Conseils pour votre première course d’alpinisme

→ Je vous recommande donc, en plus de partir dans une voie plus facile que votre niveau, de choisir une course fréquentée. Ainsi, au moindre souci, vous ne serez pas seul. Vous pourrez également discuter avec les gens et les suivre, en cas de doute sur l’itinéraire.

→ Alors certes, “les gens” ne font pas toujours les bons choix… simplement, en faisant une course fréquentée (Dôme de Neige des Écrins, Mont Blanc…), très classique, vous allez forcément croiser des guides qui eux, prendront le bon chemin sans aucun doute. Et si vous êtes aimable et que vous demandez gentiment votre chemin, il y a peu de chance qu’on ne vous aide pas.

→ Évidemment, suivre le commun des mortels n’exclut pas un certain esprit critique : si vous voyez une cordée passer sous des séracs, alors qu’il est possible de passer au-dessus, ne les suivez pas…

En conclusion, les amis : ne vous fiez pas aux cotations, et surtout, ne partez jamais seul pour votre première course !

 

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