LE GUIDE COMPLET pour préparer votre stage d’initiation à l’alpinisme

LE GUIDE COMPLET pour préparer votre stage d’initiation à l’alpinisme

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Vous aimeriez sauter le pas et vous inscrire à un stage d’initiation à l’alpinisme ? C’est une très bonne idée, car c’est le passage obligé pour être en mesure de réaliser ensuite de belles courses d’alpinisme en autonomie. Si vous voulez pouvoir sereinement quitter les sentiers de randonnée et gravir, sans guide, de beaux sommets des Alpes, alors il est temps d’organiser votre stage d’initiation à l’alpinisme. 

Mais à l’approche de ce type de challenge, on ressent souvent un mélange d’excitation et d’appréhension. 

Quel stage choisir ? Vais-je être à la hauteur ? À quelle vitesse va avancer le groupe ? Quels sont les prérequis techniques ? Comment me préparer pour arriver à faire la course sereinement ?  

Toutes ces questions sont légitimes et, pour vous aider à y répondre, nous avons préparé un guide complet pour que votre stage d’initiation à l’alpinisme se passe bien. 

Cet article se concentre sur l’alpinisme estival, si vous souhaitez vous initier à l’alpinisme hivernal ou à la cascade de glace alors tournez-vous vers les articles consacrés à ces sujets. 

Ce que vous apprendrez dans cet article : 

  • comment vous autoévaluer sur les prérequis physiques pour faire un stage d’alpinisme ; 
  • les 5 choses que vous pouvez apprendre chez vous avant de faire un stage d’initiation ;
  • comment (et pourquoi) vous devez absolument être autonome sur la préparation de votre sac.

Comment choisir parmi les différents types de stage pour débutants en alpinisme ? 

Vous vous en doutez, il n’existe pas un seul type de stage pour débuter l’alpinisme. Or la première étape pour vous inscrire est de choisir parmi les nombreuses offres disponibles. 

Voici 3 questions qui peuvent vous aider à faire votre choix : 

  • Est-ce que vous voulez vous initier aux courses sur glacier ou aux courses sur rocher uniquement ? 
  • Dans quel massif souhaitez-vous aller ? 
  • Est-ce que le stage proposé est pensé pour vous apprendre à devenir autonome ? 

Glacier ou rocher ?

La majeure partie des stages d’initiation à l’alpinisme proposent des courses en neige et vous apprennent à évoluer en sécurité sur glacier. Cependant, certains stages proposent uniquement de l’alpinisme rocheux. Voici la différence pour vous permettre de choisir ce qui vous attire le plus dans l’alpinisme : 

NeigeRocher
Ce que vous apprendrezMarcher avec des crampons, s’encorder sur glacier, savoir marcher et s’arrêter avec un piolet…

Même sur une course dite en neige, il peut y avoir des passages rocheux courts et faciles pendant lesquels il faudra sécuriser votre progression. 
Poser des points, assurer en mouvement, tirer une longueur, faire un rappel, installer un relais… 
Exemples de sommets avec des voies d’accès faciles ou peu difficilespic Coolidgeroche Faurio, aiguille du Tourtête BlancheDibonaarête des Papillonsmont Aiguille
C’est pour vous si… vous êtes là pour les glaciers. Vous voulez les traverser avec corde et crampons. Vous trouvez les crevasses splendides. vous êtes là pour la grimpe. Vous aimez escalader des cailloux. Vous trouverez les arêtes effilées splendides. 

À chaque massif son ambiance 

Les massifs des Écrins, du Mont-Blanc et de la Vanoise sont les 3 principaux massifs des Alpes où vous pourrez faire un stage d’initiation à l’alpinisme. Il n’y a pas de massif meilleur qu’un autre, chaque massif a ses particularités. 

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Voici une petite description pour vous aider à choisir. 

  • Le massif du Mont-Blanc est certainement le plus fréquenté. De nombreuses remontées mécaniques permettent de gagner un temps considérable sur la marche d’approche. Des sommets mythiques sont à votre portée dans le massif du Mont-Blanc, mais il faudra partager l’espace avec de nombreux autres alpinistes.  
  • Le massif des Écrins est un massif très sauvage. À part le téléphérique de la Grave, il n’y a aucune remontée mécanique pour rejoindre les départs de course d’alpinisme. Cela signifie que les approches sont souvent longues, mais c’est le prix à payer pour profiter d’un cadre préservé et être loin des foules. 
  • Le massif de la Vanoise est souvent oublié des alpinistes. Un peu moins connue que les deux précédents en matière d’alpinisme, la Vanoise se prête pourtant parfaitement à l’initiation. Idéale pour les amateurs de tranquillité et d’itinéraires alternatifs. 

Est-ce que tous les stages d’initiation sont pensés pour amener vers l’autonomie ?

Non, certains stages sont des stages de découverte. Ils vous permettent de découvrir l’alpinisme, mais le programme n’est pas conçu pour vous faire avancer vers l’autonomie.  

Pour trouver un stage qui vous rendra autonome, cherchez dans le programme les mentions : 

  • école de neige ;
  • apprentissage de la progression en mouvement ;
  • maîtrise des fondamentaux de la sécurité. 

Et si vous avez un doute, n’hésitez pas à leur envoyer un message pour clarifier ce point. 

Quels sont les prérequis pour faire un stage d’initiation à l’alpinisme ?

Prérequis physiques

Pour faire une course d’alpinisme, il faut être en forme physiquement. Si vous ne pratiquez pas régulièrement (minimum une fois par semaine) un sport d’endurance, il sera difficile de faire les 6 à 8 heures d’effort en altitude avec un sac sur le dos. 

En plus de l’effort physique, en alpinisme, de nombreux éléments vont vous demander de l’énergie : 

  • la gestion du froid et de l’altitude ;
  • les manipulations pour sécuriser la progression (installer un relais, assurer en mouvement, descendre en rappel…) ; 
  • la gestion du risque (prises de décision, vigilance dans les passages délicats…). 

Il est important de pouvoir vous autoévaluer pour savoir si vous avez les prérequis physiques pour faire un stage d’initiation à l’alpinisme. Pour cela, vous pouvez vous demander : 

  • Si vous êtes randonneur : « Suis-je capable de gravir 1 000 m de dénivelé positif en moins de 4 h avec un sac qui fait 15 à 20 % de mon poids ? » 
  • Si vous êtes coureur : « Suis-je capable de courir 10 km en moins de 1 h 15 ? » 

Évidemment, il s’agit là d’un niveau minimum. Plus vous serez en forme, plus vous pourrez avoir de la disponibilité mentale pour apprendre et tirer le meilleur de ce qui vous sera enseigné pendant votre stage. 

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Pas de secret, si vous voulez améliorer votre condition physique, il faut s’entraîner : en réalisant par exemple vos déplacements quotidiens à vélo, en faisant des randos le week-end rando, en suivant un programme d’entraînement sur application

Prérequis techniques.

En théorie, certains stages d’initiation vous acceptent sans aucun prérequis. Cependant, notez qu’une journée de stage vous coûtera en moyenne 150 € à 200 €. C’est donc un peu dommage de payer 1 semaine de stage pour apprendre des choses que vous auriez pu apprendre dans une salle d’escalade ou tranquillement chez vous. 

Dans le cas particulier des stages d’initiation à l’alpinisme rocheux, un niveau minimum en escalade est fréquemment demandé. Ce n’est pas le cas pour les courses en neige. 

Voyons maintenant ce que vous pouvez apprendre ou réviser en amont de votre stage.

Comment se préparer pour tirer le meilleur de son stage d’initiation ? 

Les 5 choses que vous pouvez apprendre avant de faire un stage d’initiation

Faire un nœud de huit

C’est le nœud le plus couramment utilisé pour s’encorder. Si vous êtes grimpeur, alors vous pouvez normalement le faire les yeux fermés. Si ce n’est pas le cas, entraînez-vous jusqu’à pouvoir le faire sans avoir besoin de réfléchir ! Le nœud de huit en alpinisme doit être un automatisme.  

Et si vous n’avez pas de corde chez vous pour vous entraîner, alors vous pouvez acheter 2 mètres de corde chez Décathlon. Ça vous coûtera 5 € et vous permettra de vous entraîner à faire les nœuds de base. Vous pourrez ensuite utiliser ce bout de corde pour vous faire une longe ou pour avoir de la corde à perdre (pour renforcer un ancrage, relier des points…). Ce n’est jamais perdu ! 

Voici comment faire un nœud de huit :

Faire des anneaux de buste

Les anneaux de buste servent à raccourcir la longueur de corde entre les membres d’une cordée. Cela permet d’avoir une longueur de corde adaptée au terrain. Sur un glacier par exemple, une cordée de 2 personnes laissera 18 mètres de corde sortie, au lieu de 50 mètres si aucun anneau de buste n’est fait. 

Si vous n’avez pas de corde chez vous, vous pouvez vous entraîner à faire des anneaux de buste à la salle d’escalade. 

Voici comment faire des anneaux et les solidariser entre eux :

Mettre et retirer des crampons

Si vous n’avez jamais mis de crampons de votre vie, il est judicieux d’essayer plusieurs fois de les manipuler avant de faire votre stage. Si vous comptez les louer et que vous ne pouvez pas les utiliser avant le stage, alors profitez d’un moment d’attente pour les régler à votre chaussure mais aussi pour savoir les mettre et les retirer rapidement. 

Connaître le nom du matériel de base

Si vous ne voulez pas avoir l’impression que votre guide s’adresse à vous dans une autre langue, jetez un coup d’œil au glossaire de l’alpinisme avant votre stage. Vous ne retiendrez pas tout, mais ça sera toujours ça de gagné. Si vous avez peu de temps, concentrez-vous en priorité sur le nom du matériel : coinceurs, descendeur, longue, piton, spit, vache… et des éléments pour désigner le terrain  : becquet, lunule, rimaye… 

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Apprendre à lire/déchiffrer un topo 

La lecture du topo est un moment central de la préparation de course. Il permet d’identifier les différents passages et difficultés de l’itinéraire. Vous pourrez ainsi connaître le matériel à emporter et anticiper les difficultés. Nous avons déjà dédié un article à la lecture du topo, consultez-le si vous voulez prendre un peu d’avance sur le stage : https://objectifalpinisme.com/topo-dalpinisme/ 

Être autonome sur la préparation de son sac à dos

Votre sac doit être le plus léger possible, car chaque gramme supplémentaire vous compliquera la tâche. Pour autant, aller en haute montagne n’est pas possible sans un minimum de matériel pour se protéger du froid. 

Vous devez absolument être autonome sur la préparation de votre sac, car le guide ne pourra pas vérifier celui de chaque personne. Il vous faudra absolument : 

  • des lunettes de soleil catégorie 4 et de la crème solaire pour vous protéger de la réverbération du soleil sur la glace ; 
  • des gants pour ne pas vous brûler avec la glace ou avoir trop froid avant le lever du soleil ; 
  • évidemment de l’eau et des en-cas facilement accessibles pour pouvoir faire le plein d’énergie sans perdre trop de temps. 

Le matériel de sécurité (baudrier, casque, crampon, longe, broche à glace…) est souvent prêté par les organisateurs du stage. 

Voici comment préparer votre sac à dos :

Ce que vous devez préparer au refuge la veille d’une course

Une fois la préparation de course terminée avec le groupe, vous devez : 

  • Faire votre sac, car, le matin, tout est chronométré ; et à 4 ou 5 h du matin, dans une salle hors-sacs mal éclairée, avec des alpinistes qui se préparent au départ…, ce n’est absolument pas le moment de remplir votre sac. 
  • Régler vos crampons à la taille de vos chaussures pour avoir juste à les enfiler et ne pas perdre 10 minutes à les régler à côté du glacier.
  • Mettre vos lunettes de soleil dans une poche facile d’accès. Souvent en alpinisme on part de nuit, donc sans ses lunettes de soleil. Et croyez-moi, vous ne voulez pas perdre du temps et de l’énergie à retourner tout votre sac pour les trouver au moment où le soleil sortira. 

Si vous avez un peu plus de temps, vous pouvez également : 

  • vous entraîner à lover une corde, 
  • connaître les 4 nœuds incontournables en alpinisme (cabestan, demi-cabestan, nœud de pêcheur double, nœud queue de vache), 
  • regarder des vidéos sur le passage d’une rimaye, etc. 

Toutes ces notions, et bien d’autres, sont abordées dans la formation devenir autonome en alpinisme pour vous permettre de réserver le terrain à une seule chose : la mise en application de vos connaissances. 

 

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