Connaissez-vous les types de piolets en alpinisme ?

Connaissez-vous les types de piolets en alpinisme ?

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Le piolet est l’accessoire indispensable pour aller en haute montagne. C’est même le symbole de l’alpinisme ! Que vous souhaitiez vous initier à la randonnée glaciaire ou à la cascade de glace, peu importe le degré de pente, il vous faudra donc un piolet… Comme souvent en ce qui concerne le matériel d’alpinisme, il existe différents modèles qui s’adaptent aux différentes pratiques. « À chaque besoin – son piolet » en quelque sorte. On ne fait pas Roche Faurio avec une paire de Nomic et on ne se lance pas dans les 5 intégrales de la Grave avec un Gully… Bon, en fait, on ne se lance pas tout court dans les 5 intégrales de la Grave, mais vous avez compris l’idée ! Si vous souhaitez comprendre les caractéristiques des différents types de piolets en alpinisme, alors reprenons les bases pour que vous puissiez vous équiper correctement.   

Premièrement, d’où ça vient le piolet en alpinisme ?

ancètre du piolet en alpinisme
Jacques Balmat

Le piolet en alpinisme est le résultat de la fusion entre une hachette – qui servait à tailler des marches dans la neige dure ou la glace –, et un long bâton muni d’une pointe en fer (appelé alpenstock).

Ainsi, à la fin du XIXe siècle, les alpinistes, qui n’avaient pas encore de piolet, ont taillé, à l’aide d’une hache, 800 marches dans la glace pour gravir la Grande Casse. Vous y penserez la prochaine fois que vous aurez un piolet entre les mains !

La hache a donc disparu et le manche en bois de l’alpenstock, quant à lui, a été considérablement raccourci et est devenu un manche en aluminium, en carbone ou un mix des deux.

Faisons maintenant un point sur l’anatomie du piolet en alpinisme

Pour se comprendre entre alpinistes, il y a tout un vocabulaire à maîtriser… Il est donc utile de connaître le nom des différentes parties qui constituent votre piolet pour éviter de dire « la petite partie pointue qui se plante dans la glace quand je marche ».

piolet en alpinisme

1. La tête du piolet : composée d’une lame et d’une panne.

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2. La lame : située à l’avant de la tête du piolet.

3. La panne et 4. le marteau : situés à l’arrière de la tête du piolet. La panne servait à tailler des marches dans la glace dans l’ancien temps et aujourd’hui elle sert surtout à creuser la neige pour faire un corps mort ou à enlever la glace pourrie avant de poser une broche à glace. Le marteau, lui, sert à enfoncer des pitons dans le rocher. Quand on a 2 piolets, on en prend souvent un avec une panne et un avec un marteau.

5. Le manche : sa taille varie en fonction de l’activité pratiquée.

6. La poignée : c’est l’espace qui sert à tenir le piolet pour se tracter. Il peut être équipé d’un ergot, qui améliore la prise en main du piolet.

7. La pique : c’est la pointe située à l’extrémité de la poignée. Certains piolets n’en possèdent pas.

On entend parfois piolet B et piolet T, quelle est la différence ?

Ce n’est pas une question de forme ! Car tous les piolets ressemblent plus ou moins à un T. Il s’agit d’une certification officielle qui assure la qualité du piolet.

Les piolets de type B (basique) doivent résister à une charge de 2,5 kN pour une longueur de 50 cm. Le piolet B est utilisé en randonnée glaciaire, en ski-alpinisme et en alpinisme classique.

Les piolets de type T (technique) sont plus résistants au niveau de la lame et du manche. Ils doivent résister à une charge de 3,5 kN pour une longueur de 50 cm. Il est notamment possible de faire un relais sur le manche (ce qui n’est pas le cas des piolets B). Le piolet T est utilisé en cascade de glace et en course d’alpinisme technique.  

Qu’est-ce qui change concrètement d’un piolet à un autre ?

Il existe beaucoup de manières d’utiliser un piolet en alpinisme. On peut l’utiliser pour marcher, pour descendre, pour une traversée en biais, pour s’assurer, pour arrêter une glissade, pour se tracter…  En bref, le ou les usages recherchés vont influencer les caractéristiques suivantes :

  • la taille du manche,
  • la forme du manche (plus ou moins incurvée),
  • le poids,
  • la forme de la lame,
  • la matière de la lame (aluminium ou acier).
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« À chaque discipline – son piolet » : c’est ce que nous allons voir

Maintenant que vous savez tout cela, classons donc les caractéristiques des piolets par pratique.

Piolet en alpinisme pour la randonnée glaciaire

piolet en alpinisme rando glacière
Randonnée glacière sur le glacier de la Vanoise – ©GuillaumeFustier

Il est alors principalement utilisé comme une canne pour marcher dans des pentes de moins de 30° et pour tailler occasionnellement quelques marches dans de la neige dure. Il faut donc qu’il ait :

  • un manche droit et plutôt long (60 à 70 cm)*,
  • une certaine légèreté (car il n’a pas besoin d’inertie pour se planter dans la glace),
  • une tête confortable à prendre en main,
  • des dents de lame arrondies (pour éviter de vous blesser).

*Pour choisir la taille d’un piolet de randonnée glacière, il faut qu’en le tenant le long du corps, la pointe arrive au niveau de la cheville. Attention cependant car en choisissant votre piolet de la sorte, il sera certainement trop grand pour les autres types d’alpinisme.

Pour l’alpinisme classique

©GuillaumeFustier

Lors des courses de neige, de glace et mixtes, il faut un modèle polyvalent pour évoluer en terrain varié :

  • incurvé, et de longueur moyenne (55 à 60 cm),
  • robuste (pour être utilisé aussi bien dans la neige que sur le rocher),
  • muni de dents affûtées.

Pour le ski-alpinisme

©GuillaumeFustier

Le piolet sert alors plus occasionnellement mais peut être incontournable pour certains passages. Il n’a pas besoin de nombreuses fonctionnalités, mais doit surtout être :

  • léger (c’est le seul usage des lames en aluminium),
  • faiblement incurvé, et de longueur moyenne (55 à 60 cm).

Pour la cascade de glace et le dry-tooling

©GuillaumeFustier

L’usage est alors bien spécifique, on se sert du piolet pour grimper et non pas pour marcher. Il doit vous permettre d’avoir une bonne frappe dans la glace. Il faut donc un piolet technique :

  • court (50 cm),
  • avec un manche très incurvé,
  • deux poignées,
  • muni d’une tête lourde (pour se planter correctement dans la glace),
  • doté d’une lame technique.

La clé, c’est la polyvalence…

Comme vous pouvez le voir dans le tableau ci-dessus, certains modèles de piolets ont une plage d’utilisation plus grande que d’autres. Or, quand on débute l’alpinisme, l’équipement coûte rapidement cher et on est souvent à la recherche de matériel avec un large spectre d’utilisation. Si c’est votre cas, voici 2 conseils supplémentaires concernant le piolet en alpinisme.

  • Il est possible d’avoir 1 piolet hybride. Ils ont un manche de type B, et une lame de type T. Ils sont moins chers qu’un vrai piolet-traction (manche et lame de type T) et sont une bonne solution pour les courses neige/glace/mixtes.
  • Vous pouvez avoir 1 piolet technique et 1 piolet basique incurvé, équipé d’un ergo. Ainsi, vous évitez d’acheter deux piolets techniques, et cela vous permet d’avoir un piolet basique pour le ski ou la randonnée glaciaire.
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Vous savez maintenant différencier un piolet pour la cascade de glace d’un piolet pour une randonnée glacière. C’est un bon début si vous devez vous équiper et que vous hésitez entre les différents types de piolets en alpinisme. Notez enfin que choisir son piolet reste très personnel, cela dépend de votre pratique mais aussi de votre morphologie. Ainsi, si vous en avez l’occasion, testez plusieurs modèles avant de les acheter !

 

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