Les 5 étapes pour commencer le ski de randonnée

Les 5 étapes pour commencer le ski de randonnée

Partager l'article
  
  
  

Commencer le ski de randonnée m’a paru pendant longtemps une épreuve difficilement surmontable. C’est un milieu relativement fermé qu’il est difficile de pénétrer quand on n’y connait pas encore grand-chose en la matière. Et si vous n’avez pas de proches qui peuvent vous initier vous vous retrouvez vite à devoir payer un guide… ce qui fait cher la découverte d’un sport. Voici donc les 5 étapes par lesquelles je suis passé pour commencer le ski de rando et, comme d’habitude, à moindre frais.

1/Si ce n’est pas déjà fait : apprenez le ski de piste

Si vous skiez comme ça, patientez encore un peu avant d’attaquer le ski de randonnée, concentrez-vous sur « Le planté du bâton monsieur Dusse ! »

Pour commencer le ski de randonnée, vous devez au préalable avoir un bon niveau en ski de piste. Si vous n’avez jamais skié, je vous recommande fortement de commencer par vous faire la main sur des pistes damées puis de monter progressivement en difficulté en essayant des hors-pistes en bord de piste (ça fait beaucoup de pistes tout ça). Et pour s’initier au ski de piste, pas trois mille solutions, vous allez devoir payer le forfait. Je ne m’attarderai pas trop sur ce point car j’imagine que si vous êtes sur ce blog vous avez déjà les bases en ski et si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à me l’indiquer en commentaire et je ferai un article plus détaillé sur le ski de piste.

2/Trouver des personnes qualifiées

C’est certainement l’étape la plus dure et celle qui paraît la plus insurmontable car qui voudrait bien prendre le risque d’accompagner un débutant dans une sortie potentiellement dangereuse (avalanches, pentes raides, glace, etc.) ?

Bien entendu la meilleure solution est de partir avec un guide ou avec un organisme certifié comme l’UCPA. Mais sur ce blog j’essaie de vous expliquer comment vous initier si vous avez un budget assez restreint comme c’était mon cas. Je vous donne donc quelques méthodes alternatives.

  • Le top si vous n’avez pas un gros budget : la famille ou des connaissances proches

Si vous avez de la chance d’avoir des amis ou des amis d’amis qui peuvent vous accompagner alors le tour est joué et vous n’aurez pas de difficulté particulière à faire votre première sortie.

  • Si vous ne connaissez personne

J’étais dans ce cas là quand j’ai commencé le ski de randonnée. Le peu de personnes qui auraient pu m’emmener étaient loin ou indisponibles, j’ai donc dû me débrouiller tout seul.

Où trouver des personnes qui pourraient vous accompagner ?

  • Clubs : Club Alpin Français (CAF), club de ski et tout autre club de la FFCAM (Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne) ou de la FFME (Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade). Il y en a dans toute les villes mêmes les plus reculées… même les plus plates… même Lille, oui Monsieur ! C’est la solution idéale pour commencer et pour trouver des gens pour vous accompagner ! Elle nécessite certes un petit investissement au départ mais qui sera très vite rentabilisé.
  • Facebook : C’est comme ça que j’ai trouvé la personne qui m’a initié au ski de rando (et en partie à l’alpinisme puisque nous avons quand même chaussé les crampons et sorti les piolets pour remonter le couloir du Passon à mon plus grand bonheur). Il y a de nombreux groupes de montagne, de rando, de ski etc. Sur ces groupes (une fois que vous aurez été accepté, allez-y au culot ! Pour ma part j’avais demandé qui voulait faire une sortie un Weekend sans préciser que j’étais débutant. Puis une fois que la personne eu répondu, j’ai commencé à discuter avec elle sur les modalités de la course quand est venue la question fatidique : « et sinon tu as quel niveau ». Réponse : « Niveau raquettes ça va ? ». S’en est suivi tout un échange de négociations pour montrer ma motivation et mon envie d’apprendre à mon interlocuteur. Pas la peine de vous dire qu’il n’était vraiment pas chaud ! Mais à force de discussion il a fini par accepter. Partez de ce principe : les personnes qui pratiquent ce sport sont pour la grande majorité des passionnés. Il sera donc très difficile pour eux de refuser de vous faire partager leur passion. Ils finiront forcément par vous proposer une course même facile qui sera pour vous la porte d’entrée d’une longue série puisque cette « première » vous servira ensuite d’argument pour les prochaines.
  • Leboncoin : aussi bizarre que cela puisse paraître, on peut se faire des potes sur Leboncoin ! C’est en voulant acheter des chaussures de randonnée d’occasion que j’ai fait la connaissance d’un moniteur de ski très sympathique avec qui j’ai eu l’occasion de faire plusieurs sorties. N’hésitez donc pas à demander aux gens à qui vous allez acheter votre matériel s’ils seraient d’accord pour vous accompagner pour une première sortie !
Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :  Où aller pour faire une initiation à la cascade de glace ? 

3/Louer le matos

Pas de matos, pas de skis. Pas de skis, pas de descente. Pas de descente … pas de descente. Evidemment la location est la solution la meilleure au début pour tester et voir si le sport vous plaît. Si vous louez en bas des stations il va de soi que vous payerez plus cher la location. Essayez donc de louer sur internet ou dans des magasins en ville. N’oubliez pas le pack DVA/ARVA pelle et sonde !

4/Le type de course pour débuter

Ça y est vous êtes fin prêt : vous avez un pote qualifié, vous avez des skis ultra lights avec les fixations plumes flambant neuves (ou pas) mais par où débuter (au sens propre du terme cette fois) ?
  • Le dénivelé :
Si vous êtes déjà un peu sportif (je n’en doute pas) vous pouvez commencer par 1000m de dénivelé. C’est suffisamment long pour avoir une descente sympa et suffisamment court pour que vous n’arriviez pas sur les genoux en haut de la montée.
Si vous ne vous sentez pas de commencer si fort préférez un petit 600 ou 800m qui sont déjà bien pour se faire plaisir dans la descente.
Note : une course ayant le même dénivelé peut paraître beaucoup plus dure en fonction de la distance également. J’ai été très surpris de voir combien il était facile de faire 1000m de dénivelé avec 6km de distance en 2h et combien il était autrement plus dur de tenir sur 10km avec le même dénivelé (j’en ai chié sur la fin 😉 )
  • La durée : 
Si vous êtes sportif : vous pourrez tenir le 500m (de dénivelé) par heure, c’est un bon rythme. La descente dépend de votre volonté à vouloir la savourer. Vous pouvez descendre les 1000m en 20 minutes comme en 1 heure si vous faites la pause déjeuner ou si vous vous arrêtez pour regarder les papillons.
  • Cotation :
Cotation globale ski
La cotation globale ski est une estimation du niveau général des difficultés rencontrées et de leur continuité; elle tient également compte de l’altitude et de la durée d’une course. L’échelle est calquée sur celle de la cotation globale d’alpinisme :
F: Facile
PD: Peu difficile
AD: Assez difficile
D: Difficile
TD: Très difficile
ED: Extrêmement difficile
Avec les nuances + (plus) ou – (moins).

Il s’agit bien d’une cotation pour le ski, et non pour l’alpinisme : un couloir peut facilement mériter un D pour le ski alors que sa cotation alpinisme, à la montée, ne dépasse pas AD ou PD.

Cotation ponctuelle ski

La cotation ponctuelle ski, complémentaire à la cotation globale ski, évalue la difficulté du passage le plus délicat de la descente à ski. Elle est essentiellement liée à la pente, mais prend aussi en compte l’exposition.
Ses différents degrés sont :

S1 : itinéraire facile ne nécessitant pas de technique particulière pour évoluer en sécurité, route forestière par exemple.
S2 : Pentes assez vastes, même un peu raides (25°), ou itinéraires vallonnés.
S3 : Inclinaison des pentes jusqu’à 35° (pistes noires les plus raides des stations, en neige dure). L’évolution en toutes sortes de neige doit se pratiquer sans difficultés techniques.
S4 : Inclinaison des pentes jusqu’à 45° si l’exposition n’est pas trop forte; à partir de 30° et jusqu’à 40° si l’exposition est forte ou le passage étroit. Une très bonne technique à ski devient indispensable.
S5 : Inclinaison de 45 à 50° voire plus si l’exposition est faible. A partir de 40° si l’exposition est forte. En plus d’une technique parfaite, la maîtrise nerveuse devient importante.
S6 : Au-delà de 50° si l’exposition est forte, ce qui est le plus souvent le cas. Sinon à partir de 55° pour de courts passages peu exposés.
S7 : passages à 60° ou plus, ou saut de barres en terrain très raide ou exposé.

Je vous recommande donc de ne pas dépasser PD+ et S3 et donc une pente de 35° pour une première course.
Résultat de recherche d'images pour "pente raide"
La course de débutant par excellence : une pente douce, bien large pour avoir la place de faire ses virages (c’est une blague bien entendu, cette photo est une photo d’un couloir que vous pourrez peut être envisager quand vous aurez beaucoup plus d’expérience)
Pour information on dit souvent que les pentes favorables au départ des avalanches sont comprises entre 30 et 55°. Soyez donc prudent dans ces endroits-là.

5/Pour aller plus loin

Vous avez fait votre première course c’est bien, vous êtes hyper emballé et après ?
Il existe de nombreux moyens de continuer la pratique du ski de rando pour progresser. Je vous en donne quelques-uns.

1/ Les clubs !

Je me suis inscrit au CAF (Club Alpin Français et oui, pas la Caisse d’Allocation Familiale ! Fallait la faire celle-là désolé…) et je suis impressionné par le nombre de sorties qui sont proposées, les stages, les formations etc. Tout cela pour un coût minime : environ 80€ l’année pour l’adhésion et l’assurance (qui vous couvre dans quasiment tous les sports de montagne). Comptez une petite participation en plus pour le covoiturage et un coût supplémentaire pour les formations ou les nuits en refuge. Mais c’est véritablement LE moyen pour rencontrer des gens dans le domaine et progresser rapidement. Il existe aussi plein d’autres clubs qui proposent ce genre de sorties, je n’en ferai pas la liste. N’hésitez pas ! Petit bémol cependant : si vous êtes mineur, ils peuvent vous faire des histoires donc : soit ils ont un groupe « jeune » et c’est gagné, soit vous devrez prouver votre motivation avec encore plus d’ardeur pour être accepté des vétérans.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :  Programme de la formation et FAQ

2/ Guides

Les guides sont un excellent moyen de progresser puisqu’ils sont LA référence en terme de haute montagne. Ce sont un peu les Jedis de la montagne ou encore les Gandalf de l’alpinisme et du ski (ça dépend de vos références). Résultat de recherche d'images pour "jedi ski"

Résultat de recherche d'images pour "gandalf ski"Vous pouvez prendre un seul guide pour maximum 6 personnes. Soyez malins : plus vous êtes nombreux et plus vous pourrez partager les frais ! Les tarifs tournent autour de 350€ la journée donc si vous êtes 6 vous pouvez vous arranger pour payer chacun moins de 60€ par personne ce qui est quasiment le prix d’un forfait de ski (ouais ça fait réfléchir dit comme ça).

3/ Stages

Il existe de nombreux stages possibles mais ceux de l’UCPA sont les plus connus/réputés. Vous pourrez trouver des stages de 3 jours à des stages d’une semaine et les prix varient de 300 à 1200€. Autant dire qu’il y en a pour tous les goûts. Je n’ai pas fait de stages de façon personnelle mais j’en ai entendu beaucoup de bien et de nombreuses personnes m’ont dit que ça leur avait mis le pied à l’étrier.

N’attendez plus

J’espère que cet article vous aura permis de mieux distinguer les étapes à suivre pour faire le premier pas et qu’il vous aura montré que ce n’est pas si compliqué de commencer la rando.

Si vous avez commencé le ski de randonnée d’une autre façon n’hésitez pas à me l’indiquer en commentaire car cela m’intéresse vraiment et ça pourrait aider d’autres débutants ;). Et si vous voulez juste m’écrire un mot doux, je prends aussi !

Bonnes sorties !

 

Partager l'article
  
  
  

10 réflexions sur « Les 5 étapes pour commencer le ski de randonnée »

  1. Bonjour Thomas,
    Je trouve votre article très intéressant, surtout « vulgarisateur » des pratiques qui peuvent sembler inaccessibles. Simple et efficace, bravo.
    Je me permets toutefois d’amender vos propos par une possibilité complémentaire pour ceux voulant tester une toute première fois sans aucun risque et sans accompagnateur.
    Depuis quelques années, certaines stations de ski alpine propose sur leur domaine des itinéraires de ski de randonnée, balisés et sécurisés. Ceux-ci ne sont jamais très loin du domaine skiable alpin et donc manque un peu de ce côté sauvage tant apprécié dans nos sorties en « peaux ». Mais pour un début, c’est comme se jeter dans la piscine pour apprendre à nager avec des brassards aux bras. C’est moche, mais c’est bien pratique la première fois.
    Bien sportivement
    Régis

     
    1. Bonjour Régis,
      Merci pour votre commentaire.
      Effectivement je ne connaissais pas ces itinéraires sécurisés de ski de rando. Et je suis tout à fait en phase avec vous, c’est peut être un peu moins beau, qu’une sortie en pleine nature mais si ça permet de s’initier en sécurité alors c’est une super initiative !
      J’aime bien votre analogie 😀
      Sportivement,

       
  2. Excellent article, j’adore le ton!!!! Ça donne envie tout en restant humble sur ses propres capacités. Merci, vraiment!!!

     
  3. Merci Thomas pour cet article intéressant. Je cherchais à débuter le ski de randonné mais je ne savais pas trop comment me lancer. Finalement ça à l’air plutôt simple.

     

Laisser un commentaire