Mon premier 4 000 en alpinisme : quels sont les 4 000 m faciles des Alpes ?
Le Cervin, le mont Blanc, la barre des Écrins… sont autant de sommets mythiques de plus de 4 000 m qui fascinent les alpinistes.
Les Alpes comptent 82 sommets de plus de 4 000 m, et bonne nouvelle : certains sont accessibles par des itinéraires faciles ou peu difficiles ! Cela ne signifie pas qu’il s’agit d’une balade de santé, car aller à plus de 4 000 m n’est pas anodin. Effort en altitude, séracs et crevasses, nuit en cabane d’altitude… Ces itinéraires vous emmènent pour un voyage en haute montagne que vous n’êtes pas près d’oublier.
Que vous souhaitiez faire votre premier 4 000 en alpinisme en autonomie ou accompagné d’un guide, dans cet article vous allez apprendre :
- quels sont les sommets de plus de 4 000 m accessibles en randonnée glaciaire, et donc sans jamais dépasser la cotation F ;
- comment réussir votre acclimatation pour éviter de faire un MAM (mal aigu des montagnes) pendant votre course ;
- quels sont les sommets de plus de 4 000 m accessibles avec une marche d’approche très courte grâce aux télécabines.
Les 4 000 m faciles des Alpes
Vous vous demandez s’il existe, dans les Alpes, des sommets à plus de 4 000 m cotés F (facile) ? La réponse est oui ! Ces voies d’alpinisme sont ce qu’on appelle de la randonnée glaciaire. C’est une bonne option si vous voulez vous confronter à l’altitude sur une course sans passage technique ni difficulté particulière. Pour faire ces courses en autonomie, vous devez savoir progresser en sécurité sur glacier. Pour faire le point sur vos connaissances, retrouvez l’article : COMMENT ÊTRE EN SÉCURITÉ SUR UN GLACIER EN ALPINISME ?
La voie normale du Bishorn – 4 153 m
Situé en Suisse, le Bishorn est (tristement) surnommé le « 4 000 des Dames ». Pourquoi ce nom ? Car le Bishorn fait partie des 4 000 m les plus faciles des Alpes. Oui, oui, il s’agit bien d’un surnom d’un autre temps, quand l’alpinisme était une affaire de mecs…
Les crevasses mises à part, cet itinéraire ne présente aucune difficulté technique. Il faut toutefois avaler la montée jusqu’à la cabane de Tracuit depuis Zinal le premier jour (soit presque 1 600 m de D+) et grimper le lendemain jusqu’au sommet pour ensuite tout redescendre habituellement en une fois (900 m + 1 600 m soit 2 500 m de D-). Bienvenue dans le monde des 4 000 m et des longues marches en montagne ! Si ce dénivelé n’est pas envisageable pour vous, rendez-vous un peu plus loin dans l’article où je vous indique des 4 000 accessibles en télésiège (mais attention, cela ne présente pas que des avantages…).
La voie normale du dôme de neige des Écrins – 4 015 m
Située en France, dans le massif des Écrins, la voie normale du dôme de neige des Écrins est une superbe classique. Dans ce massif, seuls 2 sommets culminent à plus de 4 000 m : le dôme des Écrins et la barre des Écrins.
Sachez par ailleurs que plus on avance dans l’été, plus cette course se complique. C’est d’ailleurs vrai pour la plupart des randonnées glaciaires. Sur le dôme de neige des Écrins, la cotation F+ correspond à un itinéraire en bonnes conditions, généralement à la fin du printemps. L’été, la neige fond et le glacier s’ouvre. Le passage des crevasses et de la rimaye sommitale devient plus difficile. En fin de saison estivale ou avec de mauvaises conditions, la cotation tend vers PD.
La voie normale du Grand Paradis – 4 061 m
Situé en Italie, le Grand Paradis est certainement le sommet le plus couramment cité quand on cherche à faire un 4 000 facile. Cotée F+, l’une de ses voies normales vous demandera de remonter un glacier aux pentes moyennement redressées. Vous rejoignez ensuite l’arête finale, plus aérienne mais courte. En clair, vous n’utilisez vos mains que sur les quelques mètres avant le sommet.
Les sommets de 4 000 m accessibles en télésiège
Quand on dit « accessibles en télésiège », ce n’est évidemment pas jusqu’en haut, mais cela vous permet quand même d’éviter une bonne partie de l’approche. Si cela préserve vos pieds et vos genoux d’un dénivelé trop important, il y a cependant 2 désavantages à la présence d’un télésiège.
La surfréquentation, d’une part, et le manque d’acclimatation, d’autre part. C’est pourtant essentiel pour que votre ascension au-dessus de 4000 m se déroule bien. Si votre corps n’arrive pas à gérer les effets de l’altitude, vous pouvez alors déclencher un MAM (mal aigu des montagnes) qui, dans les formes les plus sévères, peut conduire à un œdème pulmonaire ou cérébral.
Si vous déclenchez un MAM, la seule solution est de perdre de l’altitude le plus vite possible. Pour réduire les risques de développer un MAM, il faut faire une bonne acclimatation ; en d’autres termes, habituer progressivement votre corps à l’altitude. Veillez donc à avoir dormi au-dessus de 2 500 m dans les semaines et jours qui précèdent votre ascension d’un sommet à 4 000 m. Dormir en altitude est le meilleur moyen d’acclimater votre corps.
Le Breithorn – 4 165 m
Cotée F (facile), la voie normale du Breithorn est un des 4 000 les plus accessibles. Seuls 370 m de dénivelé positif séparent le haut du téléphérique du Petit Cervin. C’est donc une option qu’on peut réaliser à la journée, mais d’autres approches sont possibles avec notamment une nuit au refuge Testa Grigia.
Quoi qu’il en soit, la proximité avec la station de ski facilite grandement l’ascension, ce qui peut aussi donner un goût de « trop facile » et gâcher le plaisir.
Pointe Gnifetti : par le glacier de Lys – 4 554 m
Situé à la fois sur la Suisse et l’Italie, le massif du Mont-Rose est réputé pour ses nombreux sommets culminant à plus de 4 000 mètres. En prenant les remontées mécaniques depuis Staffal puis le téléphérique Punta Indren, votre ascension démarre à 3 280 m. Plusieurs courses s’offrent à vous, mais si vous cherchez une course cotée F alors la pointe Gnifetti peut être une bonne option.
Et le mont Blanc dans tout ça ? Même par son itinéraire le plus facile, le mont Blanc est accessible à partir du niveau PD ! Dans cet article, j’ai veillé à rester dans des courses cotées F, mais dites-moi en commentaires si vous voulez que je vous prépare un autre article sur les sommets à plus de 4 000 m avec des voies d’accès cotées PD.
Auteur : Emilie Lechevalier
Néo-montagnarde, je me suis installée en Savoie en 2017 et j’y ai découvert l’alpinisme et le ski de randonnée.
Depuis, j’aime les cordées qui respectent les temps du topo, le gling-gling du matos qui pend au baudrier au départ d’une voie, les cordes lovées avec amour et les peaux de phoque qui collent juste ce qu’il faut…
Parmi mes plus beaux souvenirs de montagne, il y a : d’interminables bambées dans les Écrins, des grandes voies au-dessus de la mer à l’automne et de trop courtes journées de peuf entre copains.
Mais il y a aussi toutes ces heures passées à préparer des courses, à réviser des manips de corde dans mon salon et à discuter de la complexité du facteur humain.
C’est pourquoi, une fois le piolet rangé : le stylo prend le relais, pour partager des récits de voyage à la verticale mais aussi des conseils pour progresser.
C’est ainsi que je suis devenue rédactrice spécialisée dans les sports de montagne et auteure du Carnet Montagne.
Retrouvez mes courses en montagne sur le compte Instagram @lesdirtbags
Et pour aller plus loin, c’est par ici : https://emilie-lechevalier.fr/
4 réflexions sur « Mon premier 4 000 en alpinisme : quels sont les 4 000 m faciles des Alpes ? »
Bonjour ! Est-ce qu’ils sont envisageables sans guide après une école de glace ? 😊
Bonjour,
Pour répondre à cette question il me faudrait ton niveau en détail, la période à laquelle tu comptes faire ces sommets et le niveau des gens avec qui tu comptes le faire. Et vu que la montagne ne pardonne pas, j’aurais envie de te répondre : non. Il vaut bien mieux faire des étapes et y aller progressivement que risquer l’accident. 🙂
Une liste avec sommets PD/PD+ stp. 🙂
Merci beaucoup pour votre travail ! Je suis preneur d’un même article sur les courses PD 🙂