3 exercices pour s’entraîner à la recherche de victimes d’avalanche
En matière de sécurité avalanche, le premier objectif est évidemment d’apprendre à ne pas se faire coffrer. Mais le second objectif, qui vient juste après, est de s’entraîner à la recherche de victimes d’avalanche. C’est incontournable pour être autonome en ski de randonnée.
Vous avez un DVA tout neuf, mais vous ne savez pas vous en servir ? Nous sommes tous passés par là ! Vous vous en doutez, ce n’est pas le matériel qui fait un bon sauveteur, mais l’entraînement qui permet un parfait maniement. Pour cela, pas de secret, la formule c’est : entraînement = automatismes = rapidité.
Ainsi, dites-vous que prendre 10 ou 20 minutes sur une sortie de ski de randonnée pour faire 1 exercice est toujours mieux que de ne pas faire d’exercice du tout. Une sortie plus courte ou un but sont autant d’occasions pour s’entraîner à la recherche de victimes d’avalanche.
Vous vous demandez quels exercices faire pour vous entraîner à la recherche DVA ? Pour vous aider à passer à l’action, voici 3 exercices, classés du plus facile au plus difficile.
Pour chaque exercice, l’objectif est de mettre le moins de temps possible. Mais cela ne veut surtout pas dire se précipiter… Au contraire, pour gagner du temps sur la recherche de victimes d’avalanche, il faut être très méthodique. Dans chaque exercice, je vous détaille donc les bonnes pratiques qui vous aideront à gagner de précieuses minutes.
RAPPEL : pour faire ces exercices, installez-vous dans un lieu où vous ne risquez pas de recevoir une vraie avalanche sur la tête. Ceci étant dit, nous pouvons passer aux choses sérieuses. 🙂
Exercice n°1 : Du premier bip au premier coup de pelle
Quel est l’objectif de premier exercice de recherche de victimes d’avalanche ?
Mettre moins de 3 minutes entre le moment où on commence à capter le signal émis par le DVA (ou détecteur de victimes d’avalanche) qu’on a caché à +/- 75 cm sous la neige et le moment où l’on commence à creuser.
En plus, pour créer des conditions réalistes, et ne pas sauter la phase de recherche du signal, il faut cacher le DVA dans un sac à dos à au moins 60 mètres du point de départ de celui qui cherche.
Et cela va de soi : celui qui cache le DVA n’est pas celui qui cherche.
Comment s’organise cet exercice ?
Il va se décomposer en quatre étapes.
- La quête du signal, pour cela il faut descendre la pente en faisant des S ou des Z jusqu’à obtenir un premier signal.
- La recherche grossière ou approximative pendant laquelle on suit la flèche indiquée sur l’écran de son DVA, on arrive alors à 2 ou 3 mètres de la victime.
- La recherche fine, qui permet de localiser précisément la victime (moins de 3 m).
- Le sondage, pour trouver la position et la profondeur exacte de la victime.
Évidemment, dès le début de cet exercice, tout le monde passe en mode recherche pour éviter de polluer le signal émis par le DVA dissimulé sous la neige.
Source des images: https://www.anena.org/5953-dva-techniques-de-recherche.htm
Comment gagner du temps et s’améliorer ?
Voici quelques conseils pour éviter de tomber dans les erreurs les plus fréquentes.
- Attendez d’avoir un signal fort et constant pour passer du quadrillage en S à la recherche approximative pendant laquelle vous suivez votre DVA. Si le signal n’est pas fort et constant, vous risquez de commencer à suivre une piste puis de perdre le signal.
- Pendant la recherche grossière, il se peut que vous dépassiez la victime. Le chiffre indiqué sur l’écran de votre DVA va alors augmenter. Il faudra revenir en arrière.
- Au moment de la recherche fine, un rien peut fausser vos informations : si votre main ne reste pas à la même distance de la surface, si vous avez encore les skis aux pieds et qu’ils brouillent le signal lorsque vous passez au-dessus… La recherche fine demande d’être méticuleux et donc de prendre son temps pour ne pas partir sur une fausse piste.
- Laissez la sonde en place une fois la victime trouvée. Si vous êtes à plusieurs, quelqu’un est prêt à pelleter dès que votre sonde trouve l’avalanché.
Exercice n°2 : pelleter comme un chef
Votre mission, si vous l’acceptez…
Faites 2 équipes. Puis cachez 2 DVA à la même profondeur (suffisamment profond pour que ce soit difficile, donc 1 mètre minimum). Lancez le top départ du pelletage. La dernière équipe qui sort le DVA paye l’apéro.
Pourquoi s’entraîner à bien pelleter ?
Pelleter est l’étape la plus longue et la plus fatigante de la recherche. Si l’avalanché est profondément enfoui, il y aura alors d’importants volumes de neige à déplacer avant de pouvoir le sortir. Si vous pelletez mal, toute l’énergie que vous aurez mise pour chercher et sonder efficacement sera perdue.
Comment bien pelleter ?
Il ne faut surtout pas commencer à creuser en étant collé à la sonde. Si vous faites ça, vous aurez un mal fou à déblayer la neige. Il faut donc démarrer le pelletage à la même distance de la sonde que la profondeur d’enfouissement. Exemple : si votre sonde indique que l’avalanché est à 1 m sous la surface, vous commencez à creuser à 1 m de la sonde.
Si vous pelletez à plusieurs, il faut alors pelleter l’un derrière l’autre et surtout pas l’un à côté de l’autre.
Exercice n°3 : le niveau ultime est la recherche multivictime
Comment tuer le boss final ?
Pour ce dernier exercice, il faudra cacher plusieurs DVA sous la neige. Cela permet de s’entraîner dans la pire mise en situation : plusieurs personnes sont enfouies sous la neige. Pour plus de difficultés, les DVA peuvent être cachés à 3 mètres l’un de l’autre.
Pour réussir cet exercice, il faut sortir toutes les victimes en moins de 15 minutes. Pourquoi 15 minutes ? Car au-delà, les chances de survie de la personne enfouie sous la neige baissent drastiquement.
Si vous voulez rendre l’exercice encore plus difficile, vous pouvez simuler l’accident au moment de descente plutôt qu’un moment de la montée. En position descente, on a tendance à aller trop vite et à passer au-dessus du DVA sans s’en rendre compte. On perd alors du temps à trouver son erreur et à remonter (évidemment, sans les peaux de phoque).
Les problèmes qui surviennent en multivictime
Pour gagner un maximum de temps pendant cet exercice, il faudra :
- bien marquer le DVA que vous venez de trouver, avant d’aller chercher le second ;
- s’organiser si vous êtes en groupe (1 qui cherche, 2 qui creusent, 1 qui appelle les secours…).
Maintenant, c’est à vous de jouer. Testez ces exercices pendant vos sorties et dites-nous en commentaires comment ça s’est passé ! Combien de temps avez-vous mis ? Où avez-vous perdu du temps ? À vos pelles, prêt, partez !
Source :
https://www.anena.org/5953-dva-techniques-de-recherche.htm
https://www.anena.org/6008-entrainement-a-la-recherche-avec-dva.htm
Auteur : Emilie Lechevalier
Néo-montagnarde, je me suis installée en Savoie en 2017 et j’y ai découvert l’alpinisme et le ski de randonnée.
Depuis, j’aime les cordées qui respectent les temps du topo, le gling-gling du matos qui pend au baudrier au départ d’une voie, les cordes lovées avec amour et les peaux de phoque qui collent juste ce qu’il faut…
Parmi mes plus beaux souvenirs de montagne, il y a : d’interminables bambées dans les Écrins, des grandes voies au-dessus de la mer à l’automne et de trop courtes journées de peuf entre copains.
Mais il y a aussi toutes ces heures passées à préparer des courses, à réviser des manips de corde dans mon salon et à discuter de la complexité du facteur humain.
C’est pourquoi, une fois le piolet rangé : le stylo prend le relais, pour partager des récits de voyage à la verticale mais aussi des conseils pour progresser.
C’est ainsi que je suis devenue rédactrice spécialisée dans les sports de montagne et auteure du Carnet Montagne.
Retrouvez mes courses en montagne sur le compte Instagram @lesdirtbags
Et pour aller plus loin, c’est par ici : https://emilie-lechevalier.fr/